La découverte du travail de thèse de Mme Catherine Rodde (lien), daté de 1977 (bien que les travaux de recherche aient débuté en 1975) m’amène à reconsidérer un/des élément(s) historique(s) que je tenais pour acquis.
En effet, dans le travail de réflexion nommé “le mouton d’Ouessant et couleurs de laine” (hypothèse 5 – “noir et blanc”) (lien), j’ai évoqué un élément sans en éprouver suffisamment ses sources d’informations. Pour autant, je ne porte pas de jugement sur l’auteur de cet élément, n’oubliant pas moi même de resituer les éléments dans leur contexte historique.
Il s’agit là d’une pièce datée du 04 mars 1976 attribuée au Professeur JJ. Lauvergne (lien), document citant la présence de Mlle Rodde. A la façon d’un mille feuilles, je vous invite à le parcourir à l’éclairage du travail de Mme Rodde (1977).
Il est effectivement bien question de deux examens n’ayant pour point commun que l’appellation donnée à la composante des troupeaux observés : “Mouton d’Ouessant”.
– Dans le premier cas, il s’agit d’un troupeau d’animaux hérités du Muséum d’histoire naturelle de Paris. Selon Mme Rodde, ce groupe étant en la possession du PNRA depuis quelques années et cette souche ayant appartenu au Muséum d’histoire naturelle de Paris depuis plus de 40 ans, il est possible d’en évaluer la date de sortie de l’île.
1975 – 5 ans – 40 ans = 1930 ?? Amélioration entamée depuis 1/4 de siècle peut être.
– Dans le second cas, l’observation des sujets fît suite à un déplacement sur l’île d’Ouessant entre les ans 1975 et 1976. C’est à dire sur des sujets probablement améliorés depuis 3/4 de siècle.
Il est ici question de deux types de moutons d’Ouessant, l’un traditionnel, l’autre de type ancien. Je ne sais qu’en penser ? Comprendre que les sujets continentaux non améliorés sont de l’ancien type. Mais comment savoir s’ils n’ont pas subit de croisements avec d’autres types ovins ?
L’examen réalisé au PNRA met en lumière l’expression de la couleur blanche avec des expressions plus ou moins envahissantes du tan, sans que celui ci ne demeure au delà de la toison juvénile. Le Professeur JJ. Lauvergne écrit qu’il existe “probablement” une expression de type larmier et une que l’on peut, sans certitude, rapprocher du “faded sur base noire”. Il faut comprendre ici que le terme “probablement” indique que ces deux expressions atypiques non pas été observées sur la troupe du PNRA mais également que les sujets la possédant ne sont certainement, ni de type ancien, ni traditionnel, mais bien des néo-Ouessantin, ainsi que les nomme Mme Rodde. Cette dernière détaille dailleurs parfaitement la troupe dont elle fît acquisition sur l’île en 1973 pour son étude. Troupe qui se compose d’une majorité de sujets à larmier (voir croquis et photo) dans son étude.
De façon collatérale, faut il penser que le Muséum de Paris possédait des sujets blancs, puisque hérités par le PNRA qui en possédait ? Ou que la troupe du PNRA s’est enrichie de sujets ayant une autre origine que la capitale ?
Bien lire ici que les sujets à larmiers ne comptent pas parmi les sujets du PNRA issus de la capitale, mais parmi ceux de l’étude de Mme Rodde acquis en 1973 sur l’île, justement rangés sous l’étiquette néo-Ouessantin. L’étude impliquant ces néo-Ouessantins se déroulant physiquement sur les landes du PNRA. Les larmiers furent non exclusivement observés dans le troupeau de Mme Rodde, mais également sur l’île et dans le troupeau du carmel de Morlaix (dont je ne sais rien). Quant à l’expression de laine”une forme de gris” juste un cas fut observé sur l’île.
Après cette quatrième épaisseur de feuilletage, on voit bien poindre la difficulté rencontrée par nos pionniers pour définir le “mouton Ouessant Alpha”. En effet ici, il ne semble pas anormal de faire cohabiter des sujets disons “historiques” issus du Muséum de Paris avec d’autres sujets néo-Ouessantins résultat de 3/4 de siècle d’amélioration, et ceci dans deux parutions officielles.
Observations au sujet des poids indiqués dans l’étude de Mme Rodde de 1977. Les premières données (de 1 à 1,5 kg naissance) me semblent cohérentes avec des sujets de type “traditionnels” ou “anciens”, et me semblent très légères pour des sujets de types “néo-Ouessantins”, comme ceux de son étude….J’opterai là pour une information obtenue sur la base des éleveurs (pionniers du GEMO ?). Les mesures réelles indiquant la croissance des agneaux de Mme Rodde (voir annexes 1977) font montre d’agneaux de 2,6 kg à 3,2 kg à deux jours. Preuve de l’efficacité de l’amélioration entreprise et de la différence acquise entre “traditionnel” et “néo-Ouessantin”.
De façon collatérale, que sont devenus les sujets néo-Ouessantins de Mme Rodde ? Sont ils devenus la propriété du PNRA ? Une digression pour la boutade m’amène à rapidement vous montrer l’objet (ci-dessous) d’une information informelle que j’ai adressée au responsable du PNRA, voici plusieurs années, concernant une de ses brebis suitée de la race “Belle-Ile”
Que de bon sens dans cette remarque !! Je ne sais si une visite systématique fût organisée et si traces il demeure. Me vient alors à l’esprit, la photo d’une brebis de profil imageant de brillante façon une ancienne plaquette de communication du GEMO…..brebis sur laquelle je vois encore une petite tâche blanche sous l’oeil gauche 🙂 .
Il est difficile d’affirmer qu’une variante est “assez rare”. Toute teinte récessive peut persister en grand nombre de façon cachée, plus encore chez un éleveur décidé de ne travailler que la couleur blanche.
Si seulement nos pionniers avaient pu inclure le mouton d’Ouessant dans l’expression utilisée par JJ. Lauvergne, je cite : “Ces animaux, de petite taille, avec de nombreuses variantes colorées et une toison de type primitif …..“
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